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Contes, Nouvelles et Romans...

 

Histoires d'hier et d'aujourd'hui…
Jean Bruyat, sous sa plume sensible nous emmène dans le sillage des mots,
à l'écoute du temps, là où la mémoire funambule, là où nous retrouvons nos racines ou notre enfance.
Il était une fois …

 


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UN, DEUX, TROIS, QUATRE.. - JEAN BRUYAT

40 pages au format 15x21, dos carré collé, couverture pelliculée,
Editions GAP. (1999)

Ouvrage ayant fait l'objet d'une dotation du Conseil Général de l'Isère.

Monde merveilleux dans lequel grâce à la magie des mots et du rêve qui habite chacun de nous, l'enfance vibre encore d'imaginaire et de liberté. Voyage au pays des Fraouëts à Plouguéven en Bretagne… Au village du dernier des félibres de la vallée de l'Escabeille en Provence…
Au royaume de la fée Mercuze à Montalieu… Dans l'antre de Nazouska la terrible sorcière…


Extraits

La clef du temps…

" …Cette histoire s'est passée, il y a fort longtemps, bien avant le temps...du temps où à Plouguéven, petit village de la Bretagne intérieure, vivait un doux vieillard à la barbe blanche, nommé Guévénec. Il habitait dans un vieux château, planté en haut d'une petite colline qui protégeait depuis des siècles ce site merveilleux des terribles vents d'ouest.
Guévénec était né un soir de pleine lune. On disait même, dans tout le pays, que c'était le grand vent froid venu d'Ecosse qui l'avait déposé, au pied d'un grand chêne, en plein coeur de la forêt de Penbioué.
C'est ainsi qu'il fut recueilli par les Fraouëts. Ces petits génies bossus habillés de vert, portaient sur le sommet du crâne une coiffe aux rebords mauves et frangés retombant largement sur leurs oreilles velues. Curieux personnages que ces Fraouëts... Ils vivaient à contre temps. Ils ne sortaient que la nuit alors que tous les hommes dormaient. Nul ne devait les apercevoir sous peine de disparaître à l'instant même... "

 

Le sac de Benjamin…

" …Lors d'une de ses nombreuses escapades, Benjamin trouva, derrière la chapelle de Saint Agustin, celle qui dresse son clocheton au-dessus des branches torves des oliviers de Font Coverte, un sac de toile écrue. Cette besace avait été oubliée là, sans doute, par un maraudeur de lavande un peu trop pressé. Le sac pourtant vide pesa lourdement sur ses frêles épaules lorsque Benjamin le passa en bandoulière.
Quelques jours après, afin de renouer avec une intelligence qu'il laissait un peu trop en friche ces derniers temps, il se rendit à l'école. En entrant, il posa négligemment son sac au-dessous du grand tableau noir de Mademoiselle Baptistine, à droite de la chaire. Il faut dire que ce sac lui servait le plus souvent de besace, parfois de gibecière, et accessoirement, de cartable...
Si peu préoccupé par les textes de lecture qu'il devait revoir à la maison, Benjamin en oublia son nouveau cartable au pied du tableau. Sa surprise fut grande, le lendemain quand il constata que son sac avait pris quelque embonpoint.
-Té, en voilà au moins un qui a profité du bon air de la classe...A croire que les parfums du bouquet de lavandin que j'avais rapporté à la maîtresse, lui ont fait gonfler les bajoues...!
Quelle ne fut pas sa stupeur quand il découvrit, à l'intérieur, dans un repli de la double couture du fond, un tas de mots mélangés.
-Qu'est-ce qu'ils font ici, ceux-là ?...Il les contempla d'un oeil amusé...
Je dois t'avouer que ce pauvre Benjamin ne savait toujours pas lire, malgré tous les efforts déployés par Mademoiselle. Il n'y avait qu'une seule chose dans laquelle il excellait, c'était le jeu. Alors, il se mit à jongler avec ces mots, les passant de sa main droite à sa main gauche, comme il l'aurait fait avec des balles en mousse. Jouer avec les mots, lui qui ne savait pas lire... Jongler avec des inconnus, sauvages à sa mémoire qui se laissaient faire, domptés, fascinés, trop heureux de virevolter, aériens dans l'air frais du matin...hors de la vue des adultes… "

 

La fée Mercuze…

"…C'était, il y a longtemps, du temps où les enfants étaient encore invités à rêver en écoutant les histoires racontées à la veillée par les anciens du village...
En ce temps là donc, à Montalieu, réunis autour de la grande cheminée du château, un groupe de voisins et d'amis buvait les histoires délicieuses que leur servait le père Roger, le dernier métayer du Marquis.
Chacun prenait le temps. Le fait de vivre de cette façon, lui permettait de se l'approprier, de le faire sien, de le posséder, en un mot, de le " prendre ", pour le mieux garder.
Bercé par la mélodie des mots et la tendre chaleur de l'âtre, Francis, un garçon de ton âge, sombrait peu à peu dans une douce somnolence. Elle était ponctuée par de brefs soubresauts chaque fois que sa tête mettait en péril son fragile équilibre. Son père lui avait permis, en effet, de se nicher sur le légumier, à droite de la cheminée. De temps en temps, un oeil mi-clos, encore tout embrumé des délices d'une courte nuit, s'ouvrait. Le regard qui perçait sous les paupières lourdes était aussitôt illuminé par les flammes et la quiétude extraordinaire que dégageait l'assemblée, suspendue aux lèvres gourmandes de Roger… "

 

L'aspirateur…

" …Pour une fois que Patricia avait la permission officielle, mais non avouée, de se venger de toutes les taquineries de son frère, elle ne se le fit pas dire deux fois ...Paf !, le coup partit. Un direct qu'elle n'eut même pas le temps d'analyser tant il fut rapide, précis, du plus pur style, digne du grand Cassius lui même...La pauvre balle ne put résister à un tel mauvais traitement. Elle éclata, répandant sur le visage stupéfait et ahuri de Jacky, une quantité impressionnante de plâtre blanc ...!
-Vite ! Au lieu de rigoler, sotte que tu es, file donc chercher une serpillière ! Quant à moi, avec le nouvel aspirateur que papa bricolait l'autre soir, je vais enlever le plus gros de cette maudite poudre. Maman ne s'apercevra de rien.
Les deux enfants se mirent donc au travail, le temps de rassembler le matériel nécessaire.
-Branche cet aspirateur et dirige le tuyau vers moi pendant que je me secoue... Allez, mieux que ça ! Ah ! Ces filles qui ont peur de faire le ménage ! Augmente la puissance, ça ne part pas !
Le moteur de l'aspirateur s'emballa brusquement dans un bruit de tonnerre, déclenchant un épouvantable tourbillon. Une véritable tornade avala l'infortuné Jacky sans qu'il puisse tenter le moindre geste de salut, aussi facilement qu'une vulgaire miette enfarinée… "

Notes de lectures :

" …Je vous en félicite. J'espère que vous continuerez dans cette voie. Les enfants vous en remercieront "

Pierre Magnan, écrivain.

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" …je ne suis pas insensible à votre entreprise d'écriture et vous souhaite vivement de la poursuivre…le sac de Benjamin, quelle belle idée ! "

René Thibaud, (Editions Gaspard nocturne)

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"...Jean Bruyat s'adresse directement au lecteur. La dimension de l'oralité est bien présente, foisonnante d'images..."

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à propos de la clef du temps ...


               *La Bretagne, terre de légendes et de contes. Celui-ci est très beau. Ecriture poétique.

                  *Superbe écrit que la clé du temps. Un beau voyage et un excellent moment de lecture.

               *Allégorie du temps dans le pays Breton ! Belle structure dans le portrait !

               *Très beau thème, très beau conte, la clef du temps... quelle belle imagination !

               *Un très joli conte dans la plus pure tradition celtique où les Fraouëts doivent être les amis des Korrigans et autres Farfadets !

               *Une histoire toute jolie et poétique, avec une première description très réussie. J'ai aimé le charme, la mélancolie et cette magie des mots.

               *Un merveilleux conte, dont j'ai aimé la lecture.

a Bretagne, terre de légendes et de contes. Celui-ci est très beau, l’écriture poétique.

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