Des passions...des clivages...une histoire
d'amour...des luttes...des atrocités de tous ordres et à l'opposé la
douceur des oranges, la beauté, la grâce et les senteurs de ce beau
pays dans lequel vivaient, à côté des "Européens", non pas des citoyens
à part entière, mais des indigènes...
*Impression de lecteur :
"Beau livre, finement documenté. Un véritable roman
historique. Style fluide et gorgé de fibre militante. Il devrait
figurer dans les CDI des lycées...Bravo ! " (Christian P.)
*Extraits :
"Blida.
El Ouida. La petite rose. Il y a,
cachés derrière ces mots, un bouquet de
senteurs et des parfums si forts, si mystérieux qu’ils vous
transportent pour
un voyage enchanteur là où le réel et l’irréel se mêlent, se
confondent, à ne
plus savoir, à ne plus pouvoir distinguer la réalité de la fiction.
Tout est
vrai. Tout est fictif. Tout est poésie. Tout est magie…Tout est la vie.
Dans la cour intérieure d’un grand bâtiment où
la blancheur éclatante des murs tient tête aux rayons du soleil les
plus ardents,
un bruit lancinant agace manifestement un petit âne sagement attaché à
un
anneau fixé dans le mur de la maison. Régulièrement, il secoue avec
frénésie
son chouari vidé de son contenu de piments et de courgettes. Il mastique à grand bruit des sons
incompréhensibles tout en jouant des oreilles. Petit tour à gauche.
Petit tour
à droite. En avant, en arrière. Ensemble ou séparément, on dirait les
bras
d’un sémaphore imaginaire juché sur le haut du crâne de l’animal..."
Une
véritable marée humaine déferle aussitôt de toutes parts.
Les voies sont rapidement investies. Du
béton, récupéré sur un chantier à proximité de la gare, est déversé sur
les
aiguillages. Un flot de civils se couche en travers des voies afin
d’empêcher
le départ du train. Une partie des forces de l’ordre, complètement
dépassée,
commence à charger afin de disperser les manifestants à l’extérieur
pendant que
l’autre tente à coup de crosses de dégager les voies.
Le jeune Simon Lange suit de loin le
déroulement de la manifestation. Ce n’est pas sans lui rappeler les
heures
sombres de la dernière guerre à l’aune de l’histoire de son Vercors.
Lui,
l’enfant juif, dont les parents avaient été cachés par des militants
communistes, trouve justes et légitimes les revendications exprimées
sous ses
yeux. Son regard erre d’un endroit à l’autre. Tout à coup, il est
accroché par
un détail vestimentaire qu’en d’autres circonstances il n’aurait sans
doute pas
remarqué. Un corsage bleu clair, pâle fanal d’espoir, se détachait de
la masse
plutôt informe et sombre des corps allongés en travers des rails. Il
reconnait
la jupe plissée, celle qui avait par une pirouette inattendue disparue
à ses
yeux, un moment auparavant.
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